Mesures de l’activité économique

Un indicateur économique est une statistique qui permet de quantifier des données de façon objective. Ils sont créés grâce à l’agrégation de plusieurs indices figurant dans un « tableau de bord ». Les indicateurs peuvent être différents puisqu’ils traduisent de valeurs morales et priorités de la personne les mettant en place.

François Quesnay est un des premiers à inventer un indicateur au 18ème siècle. Puis, après la seconde guerre mondiale de nombreux indicateurs sont apparus, certains étant plus répandus que d’autres.
Un indicateur peut mesurer un rendement, une création de richesse, l’écologie, le bien-être ou même l’espérance de vie ainsi que la mortalité d’un pays.

Indicateur de production : le PIB (Produit Intérieur Brut)

Le PIB est une des indices les plus connus et le plus utilisé pour mesurer la production d’une économie. Il est défini comme la somme de la production d’un pays de biens et services sur une période donnée par les individus au sein du territoire national. Cet indicateur a été réalisé après la seconde guerre mondial avec le développement des comptes nationaux.

Ce type d’indicateur est très long à calculer et nécessite parfois des réajustements : il y a un décalage de 3 ans entre les premières estimations et les définitives. Etant donné que c’est un indicateur très utilisé pour la mise en place de politique économique, le décalage ne doit pas être trop important.

Les pays du monde entier quasiment calculent leur PIB chaque année, ce qui permet donc de les comparer très facilement.

Les Etats-Unis sont le pays créant le plus de richesse dans le monde, suivi par la Chine. La France se positionne en 5ème puissance économique mondiale. En revanche, si la France s’allie à l’Union Européenne, la région se positionne en seconde place avec un PIB de presque 15 600 milliards $.

Il existe 2 types de PIB : en valeur (PIB nominal) qui contient l’inflation et en volume (PIB réel) qui exclut l’inflation et mesure correctement la croissance.

Différentes approches peuvent être appréhendées pour calculer le PIB. Elles permettent de le structurer pour étudier le fonctionnement d’une économie :

❖  Par la production : le principe est d’additionner les valeurs ajoutées des agents privés et publics pour capter la provenance de la richesse.

❖  Par les revenus : ici la répartition de la richesse créée par des salariés, l’Etat et les entreprises est mise en évidence. Ce PIB correspond aux rémunérations, aux impôts perçus par l’Etat et aux excédents d’exploitation des entreprises.

❖  Par la demande : représente comment la richesse a été utilisée, que ce soit dans la consommation, dans l’investissement ou l’échange de capitaux avec l’étranger.

L’Indice Big Mac, invente par The Economiste, est un indicateur simpliste et facile d’utilisation puisque le panier de biens en question est un hamburger de chez Mc Donald.

Mais attention parce que le PIB d’un pays et le PIB par habitant peuvent refléter des choses totalement différentes. Plus un pays est grand, plus un PIB est important étant donné que la population y est aussi plus grande. Afin de mesurer le cout de la vie, la Parité Pouvoir d’Achat permet de mesurer le pouvoir d’achat d’une monnaie d’un pays à l’autre avec le même panier de bien : pour comparer les capacités d’achat (ou cout de la vie) d’un individu d’un pays et d’un autre.

Il est possible de prendre en compte les inégalités en excluant les 1% des individus les plus riches d’un pays. T.Piketty et E. Saez ont prouvé qu’aux Etats- Unis, 50% de la croissance est due aux citoyens les plus aisés financièrement : cela reviendrait à exclure les personnes qui gagnent plus d’1 million de $.

De plus, cet indicateur ne prend pas en compte l’entièreté de la création de richesse : le travail bénévole n’y est pas inclus, ni le travail personnel. De plus, il ne prend pas en compte les conditions de production, les niveaux de satisfaction des producteurs/consommateurs ni même le bien être.

Le PNB (Produit National Brut) est plus large que le PIB, il évalue la valeur des productions sur le territoire mais aussi à l’étranger : il exclut les produits/services réalisés par des non-résidents et inclus ceux de l’étranger par des résidents.

Le RNB (le Revenu national brut) tient compte des revenus acquis par les ressortissants d’un pays.

Indicateurs financiers

Depuis la mondialisation financière et les dérégulations, les évolutions des marchés monétaires, financiers et boursiers se sont renforcées. Actuellement la croissance du PIB de certains pays se rapproche de l’évolution d’une monnaie ou d’un marché boursier comme le CAC40.

De plus, avec les échanges croissants à travers le monde, des professionnels comme les traders ont besoin d’indication et de suivre ces variables pour se rendre compte des évolutions et des situations. Désormais, le risque de change est quantifié, il y a même des données comme le risque client qui sont qualitatives et transformées en quantitatives.

Il y a peu, la Caisse des dépôts et consignations a mis en place des indicateurs de crise bancaire et de vulnérabilité d’un pays émergent par rapport aux opérations financières.

Indicateurs de développement

Des institutions internationales comme l’Organisation des Nations unies ont proposé dans les années 90 l’apparition d’indicateurs de développement.

Le plus connu est l’IDH (Indice de développement humain) il prend en compte 3 facteurs : l’espérance de vie, l’accès ainsi que la durée de l’éducation et le niveau de vie réel par habitat calculé grâce au PPA cité précédemment.

L’indicateur Sexospécifique de développement Humain (ISDH) apparu en 1995 corrige l’IDH en fonction du sexe. Il varie entre 0 (développement faible) et 1 (fort). Sur l’année 2019, le pays avec le plus grand IDH (0.954) était la Norvège. Sur la même période c’est le Niger qui avait l’IDF le plus petit à 0.377. La France se positionnait en 26ème position avec une IDH de 0.816.

Après 1995, l‘Indicateur de Participation des Femmes (IPF) vient rajouter de la précision en calculant les taux de participation des femmes au sein de postes politiques ou économiques.

En 1997, L’Indicateur de pauvreté humaine (IPH) prend en compte l’exclusion en fonction de 4 facteurs : l’emploi, le niveau de vie, la longévité et l’éducation.

L’indice de santé sociale (ISS) a été inventé aux Etats-Unis pour analyser le progrès en matière économique et sociale. Il résume en quelque sorte les grands questionnements sociaux aux USA et inclus 16 indicateurs sociaux.

Le BIP 40 quantifie l’évolution des inégalités en France depuis 2002.

Indicateurs de sécurité économique

L’indicateur TSE (taux de sécurité économique) a été mis au point en France en 2005 par Menahem. C’est un indicateur qui permet de vérifier la pertinence du système de protection sociale d’un pays. Le plus grand TSE est en Suède et autres pays du Nord, ensuite vient ceux de la France, l’Allemagne et l’Autriche. Il reste faible au Royaume-Uni, dans les pays du sud de l’Europe (Italie, Grèce…). Aux Etats-Unis le TSE est négatif et à peine au-dessus de 0 au Canada et en Australie.

L’Empreinte écologique permet de mesurer l’impact économique sur l’environnement. Elle se calcule comme la surface de la Terre en hectares, dont un pays dépend par rapport à sa consommation totale. A titre d’exemple un Américain a besoin de 9,7 hectares (nationalité qui en nécessite le plus) pour vivre c’est-à- dire manger, se déplacer, se loger etc. Un Français ne nécessite que 1,6 hectares.

Durant la pandémie, les indicateurs actuels ont été remis en cause puisque les effets des restrictions n’ont pu être estimer officiellement qu’avec du retard.

D’après Didier Blancher et Jean-Luc Tavernier « il y a une complémentarité entre les sources statistiques traditionnelles et les nouvelles sources mobilisées depuis le début de la crise sanitaire, les secondes ne ringardisent pas les premières »

Pour faire ses études, la Banque de France a utilisé des données « ouvertes » qui sont disponibles à n’importe quel moment telles que la pollution, les réseaux sociaux ou bien la consommation d’électricité. Ces indicateurs donnent une première vision concernant les préoccupations des individus et des entreprises et permettent d’analyser leurs comportements : OAG Aviation Limited a estimé que les vols en départ de la France ont chuté de 92%, de même, les commentaires Airbnb ont quasiment disparu sur la période du confinement de mars.

L’inquiétude était forte chez les individus, l’indice Google Trends a annoncé que les recherches comprenant les mots liés à la pandémie concernant la santé, l’économie ou l’endettement ont bondi.

Le FMI aussi a décidé d’utiliser ces indicateurs pour examiner les effets du confinement et de la distanciation grâce à Google et Indeed. L’étude portant sur 128 pays démontre que les deux ont contribué à même hauteur à la chute de la mobilité notamment durant le premier confinement de 3 mois au début de l’épidémie, de même pour les offres d’emploi.

 Written on 13/10/2021

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